Privé dès son plus jeune âge de la tendresse maternelle, Noureddine Khayachi a eu de fortes raisons d’aimer doublement son père et de prendre de lui tout ce qui pouvait combler la terrible absence de sa mère. C’est peut-être la raison pour laquelle il s’est rapidement initié au crayon et au pinceau afin, probablement, de rejoindre son père dans toutes les dimensions et d’accéder ainsi par le biais de l’amour paternel à l’amour maternel.
En un mot, Noureddine Khayachi a absorbé intégralement l’art de son père avec le dessein de communiquer avec sa mère. Ceci explique, du moins en partie, la présence permanente et souveraine des femmes sur ses toiles. Chaque femme nue ou vêtue, habillée ou déshabillée, reproduite sur ses toiles, est comme une image reconquise et reconstituée de la mère qu’il a perdue.
On comprend dès lors cet acharnement presqu’obsessionnel à donner à la femme le premier rôle dans son univers.